L’éditeur Condé Nast a indiqué à l’AFP (Agence France-Presse) le mercredi 22 janvier 2020la fin du magazine féminin « Glamour » en France.
La relance tentée en 2018, avec réduction de la périodicité et refonte de la ligne éditoriale, n’a donc pas rencontré le succès escompté… Coup d’œil sur cette actualité !
Le magazine de mode et société Glamour naît dans les années 30, aux États-Unis avant de s’exporter mondialement. Après quelques difficultés à s’installer en France, suite à une première tentative courant des années 2000, c’est dans les années 2010 que Glamour prend son essor, grâce à de nouvelles stratégies et lignes éditoriales qui donneront vie au magazine.
Glamour, est l’un des périodiques phares qui s’est hissé auprès des grands noms en France comme Vogue, Elle, Cosmopolitan, ou encore Marie-Claire.
Mais malgré des débuts très concluants, Glamour peine à trouver sa place face à la digitalisation et le lectorat est en constante décroissance.
Les ventes ont considérablement chuté cela suivant une énième tentative de relance effectuée en 2018.
« Une relance raté »
« Après une évaluation minutieuse, Conde Nast France peut confirmer son intention de fermer Glamour. Le processus prendra plusieurs mois de consultation avec le
personnel », a précisé le groupe.
Selon Mind Média, le groupe a annoncé en interne son intention de procéder à un plan de licenciements collectifs pour motif économique portant sur 25 postes et la fin de sa collaboration avec 6 collaborateurs extérieurs réguliers.
Le groupe n’a souhaité confirmer aucun chiffre à ce stade auprès de l’AFP.
Une tentative de relance a cependant été effectuée en 2018…
Le géant américain Condé Nast, l’assume et reprend de zéro la numérotation du magazine Glamour.
«Ça n’a pas été une simple nouvelle formule mais une réinvention totale de la marque, qui a demandé autant de travail, si ce n’est plus, que les lancements en France de Vanity Fair ou de GQ», a affirmé Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France.
Cette réinvention s’imposait. En un an, la diffusion de Glamour s’était écroulée de 21 %, à 220.000 exemplaires. La vente au numéro, le principal canal de diffusion du magazine, s’est effondrée de 27 %. Et il n’est plus rare qu’en dehors des «spécial mode», le titre soit sous la barre des 200.000 ventes. En 2013, Glamour vendait aisément 100.000 exemplaires de plus.
Après tous les efforts, les ventes n’ont cependant pas repris, et en 2018 Glamour a perdu près de la moitié de sa diffusion… Le magazine devrait donc disparaître au printemps, et cette fermeture s’accompagne d’une vingtaine de licenciements.
« La presse en plein bouleversement »
Malgré une hausse des abonnements numériques, peu de médias français sont épargnés par les réductions massives d’effectifs et l’effondrement des ventes en kiosque.
Dans l’ensemble de la presse, le schéma est le même : Les ventes en kiosque et les abonnements s’effondrent.
En vrac : 386 suppressions de postes annoncées dans le groupe Ebra (qui rassemble entre autres l’Est républicain, le Progrès, les Dernières Nouvelles d’Alsace…), 132 à Sud-Ouest, ou 41 à l’Humanité. La crise, liée à la baisse des ventes papier, n’épargne pas les entreprises puissantes : le Figaro a expliqué vouloir se séparer de 30 à 40 journalistes via des départs anticipés à la retraite et des congés de mobilité.
Les recrutements d’abonnés numériques au mois compensent quelques pertes, et la presse quotidienne nationale (PQN) commence doucement à rebondir.
Mais on aurait tort de s’emballer trop vite… En effet, les hausses de diffusion sont loin de se traduire dans les comptes de résultat.
L’explication est simple : vendre à un lecteur un abonnement numérique à 10 euros par mois, doté d’un accès total au contenu, rapporte bien moins d’argent que de lui mettre dans les mains 10 exemplaires papier du journal à 2 euros l’unité… D’où les plans de licenciements collectifs qui continuent dans les rédactions françaises.
Par ailleurs, si la PQN a quelque motif d’espoir, la presse quotidienne régionale continue de plonger.
En 2018, selon l’ACPM, aucun titre de cette catégorie n’a pu afficher une diffusion en hausse. Quant à la presse hebdomadaire généraliste, représentée par le Point, l’Obs, l’Express, Marianne ou Valeurs actuelles, elle était en chute libre, avec des baisses vertigineuses allant de 8 % à 19 % sur un an.
« La migration vers le numérique »
Face à cet essor du digital, la presse papier tend aujourd’hui à se réinventer et à proposer un nouveau modèle où le numérique a un rôle complémentaire. Chaque journal/magazine possède aujourd’hui une application mobile : l’idée centrale est de couper les intermédiaires, couper la contrainte temporelle, ce qui la rend toujours plus accessible.
Alors,Quel avenir pour la presse à l’heure du digital?
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