Pour le dernier épisode de notre mini-série historique, place aux années 2000 – 2010 ! Ces deux décennies sont indéniablement le moment d’une prise de conscience mondiale, mais aussi de crise, et d’une redéfinition complète du métier d’attaché(e)s de presse.
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Contexte historique
Les années 2000 – 2010 sont synonymes d’une explosion sans précédent du commerce international. Dans le même temps, le monde prend conscience de l’épuisement des ressources énergétiques et des conséquences désastreuses du réchauffement climatique. Les catastrophes naturelles telles que le tsunami de décembre 2004 en Indonésie et l’ouragan d’août 2005 aux Etats-Unis témoignent de cette nouvelle problématique.
D’autre part, la prédominance occidentale est mise à mal. Les attentats d’une violence sans précédent aux Etats-Unis du 11 septembre 2001 en témoignent. Aussi, le terrorisme international sévit plus que jamais : Madrid et Londres en font notamment les frais.
En 2008 survient la plus grave crise économique mondiale depuis la dépression des années 1930. Ses effets se font sentir durant une période très longue.
Au niveau technologique, Internet devient omniprésent. A la fois pour se distraire, s’informer, travailler. Les ordinateurs et téléphones portables sont devenus indispensables. En 10 ans, le nombre de téléphones en service passe de 500 millions à 4.6 milliards ! Les réseaux sociaux et sites collaboratifs apparaissent : Wikipédia en 2001, Facebook en 2004, Youtube en 2005, Twitter en 2006, etc.
Finalement, le monde commence à se familiariser avec le mariage homosexuel au Canada, Pays-Bas ou encore en Belgique. En revanche, il pleure les disparitions du pape Jean-Paul II en 2006, et de Michael Jackson en 2009.
Transformation des médias : prélude à la transformation du métier d’attaché(e) de presse
Les années 2000 sont marquées par la révolution du web 2.0. De nombreux utilisateurs s’approprient les fonctionnalités de l’Internet à haute vitesse. En 2004, l’arrivée de la 3G en France stimule d’autant plus son utilisation. Apple de son coté lance l’iPod, qui enterre les baladeurs MP3. On assiste donc à une explosion des marchés du PC, de la musique et des portables.
Les médias traditionnels tentent de s’adapter : ils s’ouvrent aux réseaux sociaux et développent des rédactions numériques. La presse quotidienne est mise à mal par la presse quotidienne gratuite, innovation venue du nord de la France. En 2002, 20 Minutes voit le jour. Suivi en 2007 par Direct Soir et Direct Matin.
Quant à la télé, les évolutions techniques ne manquent pas : développement de la TNT et de la VOD. La télé devient alors un média de niche. Les grandes chaînes ne dominent plus l’espace médiatique.
Internet devient sans aucun doute le média de référence. Contrairement aux médias traditionnels qui ciblent de façon approximative, Internet permet de cibler plus précisément.
Surtout, les réseaux sociaux ont conquis une audience extrêmement large. Comme le disent Balagué et Fayon (2010) : « pour toucher 50 millions d’utilisateurs, il aura fallu 38 ans à la radio, 13 ans à la télé, 4 ans à Internet. Tandis que Facebook a conquis 100 millions de membres en 9 mois ! »
Et le métier d’attaché(e) de presse ?
« La pub est morte. Vive les RP ! »
L’efficacité des RP n’est plus à prouver. Elles bénéficient d’ailleurs d’un grand prix du magazine Stratégies, et d’un Salon International des Relations Presse (lequel ne connaîtra seulement que deux éditions).
D’ailleurs, le président américain George W. Bush a fait appel aux RP pour accréditer la thèse des armes de destruction massive, afin de justifier l’intervention militaire américaine en Irak !
Le développement d’Internet et l’apparition des réseaux sociaux entrainent inévitablement la création de nouveaux outils numériques. Ces derniers doivent faciliter la tâche des attaché(e)s de presse.
Progressivement, les RP ont donc élargi leur terrain de jeu, au point que l’on parle progressivement de « relations médias ». La presse traditionnelle n’est plus qu’un canal parmi beaucoup d’autres. Il faut à présent prendre en considération la presse en ligne, les blogs, Facebook, Youtube, et surtout Instagram. Bien sûr, la multiplication des canaux entraîne celle des relais d’opinion. Les journalistes ne sont plus les seuls à analyser et transmettre les messages. D’autres acteurs peuvent construire son terrain d’influence : les blogueurs, les influenceurs, ou encore les experts de terrain travaillant dans des groupes de réflexion ou associations.
Ainsi, dès les années 2010, à l’heure des « fake news », les RP doivent plus que jamais apporter l’authenticité de l’information. L’objectif pour les attaché(e)s de presse est de s’adapter à la fragmentation des médias, mais aussi à celle de l’opinion.